Blog littéraire et philosophique
Depuis deux jours, nous attendions avec impatience la livraison du matelas destiné à remplacer la vieille paillasse que nous avaient laissé gracieusement les anciens propriétaires. La ferme où nous logions depuis plus d’un an, et où nous nous rendions...
A Yves Bonnefoy 1. J’ai souvent éprouvé un sentiment d’inquiétude, à des carrefours. Je savais d’avance qu’en m’engageant dans une voie, je laissais derrière moi des promesses de ravissement possibles. Pourtant, je ne pouvais faire autrement que de m’y...
Toute la nuit, j’ai marché dans les rues de mon quartier. Il faisait froid, le vent me fouettait au visage. Emmitouflé dans un gros manteau, j’étais aveuglé par les lumières qui s’élevaient sur mon parcours. Je me sentais affreusement seul. Des images...
1. Tandis qu’on égorge à tour de bras les enseignants, l’idée m’est venue d’aller visiter le collège de mon enfance. Arrivé sur place, à travers la grille d’entrée, je distinguais les vieux marronniers qui s’élevaient à la même place, toujours aussi majestueux....
A ma femme 1. Je reviens de Trouville où il m’est arrivé une aventure des plus étranges que je ne puis garder pour moi et que je ressens le besoin de partager à ceux d’entre vous qui auront le courage de me suivre jusqu’au bout. Donc je suis arrivé à...
1. C’est curieux de vivre au ralenti. Je me fais l’effet d’un rocher dont la partie supérieure émergerait d’une rivière. Je vois passer à vive allure autour de moi tous les autres. Ils coulent et s’écoulent et moi je vois partout des dos, tantôt des dos...
1. J’écris parce que je meurs de faim. J’ai un grand appétit, savez-vous ? Je ne me nourris pas uniquement de mots, je me nourris de la substance du monde, celle-là même qui court dans mes veines et permet à mon cœur de battre, celle que je dois puiser...
1. Attention ! Je descends la page à tout allure ! Je descends, je dégringole, veux-je dire ! Poussez-vous, mais poussez-vous donc, passants attardés, déguerpissez, lecteurs imprudents, où je vous entraine avec moi dans les profondeurs ! Du reste, je...
Je marche pour ouvrir le chemin. On ne marche pas pour aller quelque part mais pour se procurer la sensation exaltante du commencement. Marcher, c’est tracer un chemin entre deux idées. Le silence du chemin est invitation à la prière. Les pierres du chemin...
A Léon Chestov 1. Dans son article sur la philosophie de Pascal, Chestov se livre à un commentaire pénétrant de la phrase bien connue de l’auteur des Pensées, extraite de son opuscule Le Mystère de Jésus : « Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde...
