Pourquoi ce blog ?

Publié le par Julien Métais

J’ai décidé d’ouvrir ce blog afin de mettre en ligne les pensées qui viennent journellement me visiter. Ce faisant, j’inscris ma réflexion dans un espace ouvert où j’évolue depuis déjà plus de 20 ans. Le choix de mettre en ligne ces pensées n’est pas le fruit du hasard ou d’un caprice soudain. Il s’agit pour moi de toucher le plus grand nombre de lecteurs possibles dans l’espoir de pouvoir partager les fruits d’une pensée en constante évolution. Si je recours à ce moyen d’expression, c’est parce que le monde de l’édition est peu disposé à publier de telles pensées dont la forme aphoristique exige du lecteur un effort d’attention qu’il ne semble plus guère en mesure de lui donner. Et il est vrai que perdu dans des activités multiples, soumis à un système de contraintes horaires très strict, submergé par tout ce qui lui reste à entreprendre et à quoi il n’a pas commencé de songer, le lecteur d’aujourd’hui va au plus rapide et préfère s’engager sur les chemins balisés que lui prépare la presse écrite et télévisuelle plutôt que de se fier à son instinct et de suivre des sentiers plus escarpés et moins immédiatement visibles en haut desquels pourtant la vue s’étend plus loin que l’horizon. En ouvrant un blog je prends donc le risque d’exiger du lecteur une pause ou un arrêt dans ce train de vie effréné, afin de méditer au plus près la substance qui se présente à lui dans sa dure simplicité. Puisse-t-il y trouver de quoi satisfaire sa curiosité et sa faim de sens, laquelle, pour peu qu’il éloigne un instant de lui les sollicitations factices à travers lesquelles la société ne cesse d’empiéter sur sa liberté de penser, sera je l’espère renouvelée par cette nourriture.

De quoi sera-t-il question dans ce blog ? Il y sera question des innombrables sujets qui peuvent s’agiter dans une tête d’homme désireuse de comprendre la nature de son rapport au monde et à ses semblables. Une réflexion sur le langage ouvrira sur un questionnement passionné sur la question de l’être et de l’histoire, laquelle à son tour entraînera un examen circonstancié du rapport de l’écriture à la lecture qui se poursuivra par une série de réflexions sur la vie de l’homme en société, sur Dieu, etc. La pensée progressera à travers des séries de variation autour d’un même thème repris inlassablement dans le but de faire apparaître peu à peu la totalité des points de vue qu’il engage sur la réalité.

Ces pensées ne seront toutefois pas mises en ligne de façon quotidienne. Je préfère prendre le temps de la réflexion et polir solitairement les idées qui se présentent à moi plutôt que de me livrer à un exercice quotidien périlleux où la pensée mimerait dans une posture feinte la fièvre de l’instant qu’elle prétend surplomber. Par conséquent, le premier de chaque mois, il sera possible de consulter en ligne les réflexions du mois précédent. Ainsi se donnera à lire à travers leur libre enchaînement la continuité organique profonde qui relie chacune de ces pensées les unes aux autres. Le lecteur pourra glaner à sa guise telle ou telle pensée et en faire son profit. Il pourra aussi – par quoi il sera plus avisé – en reprendre le fil intérieur de façon à en éprouver l’unité et la force de cohésion spécifique.

Je tiens enfin à préciser que dans la mesure où ces pensées sont la poursuite d’une entreprise déjà ancienne, le lecteur n’a d’autre choix que de prendre en marche le train de la pensée et de se laisser guider vers des contrées inconnues. Mais, après tout, qu’est-ce que la pensée sinon une entreprise de croissance indéfinie qui ne prend fin qu’avec la vie de l’auteur lui-même – auteur qui tient sa vie d’une instance beaucoup grande et plus belle que tout ce qu’il est capable d’en dire par lui-même ?

Par conséquent, ce blog doit être compris comme la tentative de ressaisir dans l’abstrait les mille courants de la sensibilité quand soumis à la pression des circonstances extérieures ils refluent violemment vers l’esprit pour y former grâce à un travail d’épuration incessant le plus haut point d’expression de la pensée. Car c’est finalement à l’expressivité de la pensée qu’il revient d’avoir le dernier mot, dans la mesure où à travers elle se prodigue la vitalité d’un acte qui excède par nature les pouvoirs du langage. Inscrire dans la trame décousue du quotidien l’inachevé de la pensée, telle est l’ambition de ce blog.

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